La mère diabolique | Editions Denoël, Paris, 2024

Un matin, je me balade dans les rues de Berlin envahies de feuilles mortes avec ma fille endormie dans sa poussette, et je tombe sur ce gros titre du Bild, le tabloïd allemand : « Elle met la table du petit déjeuner et elle étouffe les enfants. » En 2020, à Solingen, en Allemagne, en pleine pandémie, Christiane K., vingt-sept ans, tue cinq de ses six enfants. Condamnée à la perpétuité, elle plaide non coupable.

Quand Prune Antoine entend parler de cette affaire, lors d’un confinement, elle est en train de jongler avec les « terrible two » de sa fille et le télétravail. Entre témoignages et pièces du dossier judiciaire, la journaliste se lance dans une enquête sur la vie de cette « mère diabolique » qu’elle va rencontrer en prison. Qu’est-ce qui pousse une mère à tuer ? Un épuisement physique et émotionnel ? Un traumatisme enfoui ? Une maladie mentale ? Prune Antoine reconstitue le crime, le procès et l’enfermement de Christiane K., en y mêlant sa propre expérience de la maternité, ses ambivalences et ses zones d’ombre.

La mère diabolique est une enquête exceptionnelle sur le plus tabou des crimes, celui qui remet en cause un grand mythe collectif : la maternité. C’est aussi une critique acérée des biais de genre dans le système pénal et psychiatrique.

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L’heure d’été | Editions Anne Carrière, Paris, 2019 – réed. Points, 2020

Les tribulations d’un couple moderne dans une Europe en proie à de nombreux bouleversements.

Après avoir rencontré Mir, un photographe indépendant, lors d’un reportage à Kiev, Violette décide de quitter Paris pour le rejoindre et s’installer à Berlin. Violette et Mir, qui n’ont qu’un mot à la bouche : « Liberté ! », vont se chercher, se trouver, se perdre jusqu’à vivre une véritable histoire d’amour. « Pas d’attaches, pas de sentiment », semble être leur mantra. Mais avec l’âge, les questions existentielles se décalent…

L’Heure d’été est le portrait d’une ville en ébullition, Berlin; c’est un concentré de joies, de doutes, d’espoirs et de désespoirs d’une génération – les Xennials, ceux nés entre 1977 et 1983 ; c’est aussi une chronique acide et lucide des multiples crises qui touchent l’Europe (crise des réfugiés, crise économique, crise des populismes…), à travers une piquante galerie de personnages secondaires.

L’heure d’été figure parmi les finalistes du Prix Goncourt du Premier roman et du Prix Erckmann-Chatriand 2019.

Disponible en grand format et en poche ici.

La fille et le moudjahidine | Editions Carnets Nord, Paris, 2015

Un portrait saisissant montrant les violentes contradictions d’une nouvelle génération d’aspirants moudjahidines, nés ou élevés en Europe, à la fois hyper-connectée et déconnectée de la réalité. Prune Antoine, journaliste française installée à Berlin, croise la route de Djahar en juin 2013. Son accent slave, son allure de boxeur du Caucase et son parcours d’intégration chaotique éveillent immédiatement la curiosité de la reporter. A priori, tout les oppose. Elle a choisi Berlin pour sa vie bohème, il est arrivé en Allemagne au terme d’un voyage de quatre jours au fond d’un camion. Elle cherche le dialogue par ses écrits, il se fait respecter grâce à ses poings. Elle est féministe, il est musulman salafiste.

Ce qui les rapproche, c’est d’être confronté, en tant qu’étranger, aux questions d’identité, de racines dans une Allemagne tiraillée autour de son modèle de ‘Willkommenskultur’. Seule ombre au tableau de cette amitié naissante : la radicalisation religieuse du jeune homme, via les réseaux sociaux, qui étonne puis inquiète Prune Antoine. Surtout lorsque Djahar lui annonce qu’il pense partir en Syrie faire le djihad.

La Fille & Le Moudjahidine, en vente ici.