Parlement européen : la partouze est finie | Médor, 2024

C’est l’une des missions de l’Europe : pousser les Etats-membres à prendre des mesures exemplaires pour l’égalité et contre le harcèlement sexuel. Mais, au sein de son instance la plus démocratique, la débauche a fait place au silence. Officiellement, il n’y a jamais eu d’agression sexuelle (ou qu’une seule?)

Article à lire sur Médor.

MILF, le grand réveil érotique | Le Nouvel Observateur, 2023

Lorsque j’ai eu ma fille, deux choses ont disparu : ma libido et moi-même. Tout le monde sait que la sexualité se volatilise avec la maternité. Les jeunes mamans ne baisent plus : c’est un fait connu, prévisible, documenté – peut-être même existe-t-il un complot pour annihiler la sexualité des mères. Car comment pourraient-elles avoir envie de quoi que ce soit entre les violences obstétricales, la charge mentale ou l’isolement des premières années ?

Episode 1 | Bonne épouse, bonne mère…avant l’erreur système de la quarantaine

Episode 2 | Pole dance

Episode 3 | Sexting

Episode 4 | Skirt Club

Episode 5 | Feeld

Medea aus Solingen | Reportagen, 2022

« Eine deutsche Mutter tötet fünf ihrer sechs Kinder. Der Fall ist eindeutig – sagen die Ermittler, schreiben die Medien, sagt das Gericht: Christiane K. erhält eine lebenslange Freiheitsstrafe. Einzig die französische Reporterin Prune Antoine, die selbst Mutter ist und seit langem in Deutschland lebt, zeigt sich ob des einhelligen Urteils irritiert. Sie beginnt zu recherchieren und besucht die verurteilte Mutter in Gefängnis, bis sie das Geschehen aus einder anderen, vollständigen Perspektive erzählen kann. »

Lesen.

Ukraine : Peut-on vivre avec la guerre ? | Podcast Louie Media, 2022

Mon premier roman commence à Kiev et l’un des deux personnages principaux s’appelle Mir (cela veut dire « paix » -ou « monde »- en russe.) C’est dire la place de l’Ukraine dans ma vie, réelle comme imaginaire. Depuis le 24 février 2022, je suis kéblo. L’invasion des chars russes, les images de Marioupol ou les visages en larmes des réfugiés ont provoqué chez moi un tourbillon d’émotions. Quand on vient d’une génération biberonnée a la paix, aux safe place et à Daft Punk, la possibilité d’une troisième guerre mondiale sonne un peu la fin de la récré. Mais pourquoi l’Ukraine ravive t-elle chez moi, comme chez mes amis européens, une sorte d’intuition collective du désastre ?

Episode 1 | Peut-on vivre avec la guerre ?

Episode 2 | Peut-on vivre avec la guerre ?

Allemagne : Sur la piste brune de la Troisième Voie | Médiapart, 2021

Un an après l’attentat de Hanau, le 19 février 2020, où un terroriste d’extrême droite a tué neuf personnes dans deux bars à chicha, et à quelques mois des élections fédérales de 2021, reportage en dix épisodes et en immersion dans une section locale du parti néonazi qui monte en Allemagne : La Troisième Voie. Illustrations Piet.

« La première fois que j’ai vu Tony Gentsch, j’ai pensé qu’il ressemblait à son job. Barbichette années 90, cheveux châtains hérissés au gel et voix de stentor. Dans une autre vie, Tony était boucher. Il est aujourd’hui l’une des têtes d’affiche du parti néo-nazi qui monte en Allemagne : Der Dritte Weg pour la III. Voie. C’est bizarre d’être la copie de son taf. Mais Tony, 36 ans, est un rescapé de « Die Wende », la réunification allemande, et il a appris très tôt à se fondre dans le paysage. De la gastronomie aux concerts de rock métal, de la taule au conseil municipal, du skinhead au gendre idéal, Tony le caméléon jongle avec les codes, les mots, les visages. Quand on a changé de pays, de passé et d’identité en une nuit, les changements de cap sont une formalité.
Fiché « ultra violent » et placé sous surveillance des services de renseignement, il trimballe sa carrure débonnaire dans les rues de Plauen, en Saxe, gouaille en bandoulière et New Balance aux pieds (ces sneakers pour hipster reconverties en signe de reconnaissance de la scène radicale). Tony Gentsch, c’est l’archétype du chef de bande, sympa, jamais seul et toujours prêt à dépanner. Pas vraiment ce que l’on attend du représentant d’un parti antisémite, révisionniste et xénophobe. Mais écrire sur l’extrême droite, c’est entrer dans une dimension parallèle. Naviguer entre ce que l’on imagine, ce que l’on perçoit et ce que l’on sait. Si elle existe, la vérité doit probablement se trouver quelque part entre les trois. La réalité elle, est plus changeante qu’un fil Twitter. »

Episode 1 | En ex-RDA, les néo-nazis font leur miel des espoirs déçus

Episode 2 | Un boucher au conseil municipal

Episode 3 | La Saxe, laboratoire de la scène radicale allemande

Episode 4 | En Allemagne, l’extrême droite se soulève contre la «dictature du corona»

Épisode 5 | Ladies first : comment les extrémistes de la III Voie séduisent les femmes

Épisode 6 | Une ratonnade sur fonds de #blacklifematters

Épisode 7 | Promenons-nous dans les bois

Episode 8 | Retour sur la cavale sanglante de la NSU

Episode 9 | AfD, complotistes et neo-nazis, les liaisons dangereuses

Episode 10 | 30 ans de réunification et une nouvelle déflagration

« Europe’s patchwork of abortion laws is absurd. Rights must be made universal » | The Guardian, 2019

When I was 30, in 2011, I had an abortion. I was living in Berlin, a city known, since the fall of the Wall, for championing freedom. Or at least it was until attention turned to my womb. Born in France in the 1980s, and brought up on the internet, the Erasmus European studies programme and love without borders, I was under the happy illusion that everything relating to women’s bodies – from abortion to assisted reproduction – was covered by rights secured after long, hard struggles (…) »

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Kaliningrad : Les bruits de la guerre au coeur de l’Europe | Médiapart, 2017

« Qui a peur de Kaliningrad ? Entre 1945 et 1991, ultra-militarisée et ultra-secrète, l’enclave soviétique sur la mer Baltique abritait le plus fort contingent militaire soviétique, des stocks d’armes conventionnelles et nucléaires, des centaines de casernes et l’école fédérale des services secrets. Avec l’élargissement vers l’Est en 2004, ce « trou noir » s’est retrouvé en plein cœur de l’Europe, entre Pologne et Lituanie, plus proche de Berlin que de Moscou.

L’enclave de Kaliningrad est de facto devenue un levier géopolitique de choix pour le Kremlin et une menace tangible, selon l’OTAN. Depuis l’annexion de la Crimée en 2014 et la guerre « hybride » menée par la Russie dans l’est de l’Ukraine, les pays de la région ont sombré dans l’inquiétude, parfois dans une paranoïa et « russophobie » galopante. À Vilnius et Varsovie, le service militaire obligatoire fait son grand retour, les budgets de la défense gonflent, des groupes paramilitaires surgissent, des systèmes de surveillance sont érigés aux frontières.

Face à « l’agressivité » du Kremlin, l’OTAN joue désormais la carte de la « dissuasion ». En se livrant à des démonstrations de force, l’organisation veut rassurer ses alliés. De son côté, Vladimir Poutine considère cette expansion de l’OTAN comme une « menace » sérieuse, justifiant le boom du patriotisme dans le pays.

Qui provoque qui ? Qui est l’ennemi ? Les deux camps sont passés maîtres dans l’art de se retourner la responsabilité de la montée des tensions. Cette guerre des nerfs entre Est et Ouest, à coups de déclarations menaçantes, de propagande médiatique et de course aux armements, multiplie les risques de déflagration.

Prune Antoine, accompagnée du photographe allemand Jan Zappner et du journaliste lituanien Gil Skorwid, a sillonné Kaliningrad, la Lituanie et la Pologne pour écouter ces bruits de la guerre. Des bruits qui ont déjà cette lourde conséquence : les habitants sont otages de cette escalade militaire et rhétorique. Comme si ces régions transfrontalières étaient devenues les champs de bataille d’un jeu de guerre qui hante tous les esprits. » Lire ici.