Parlement européen : la partouze est finie | Médor, 2024

C’est l’une des missions de l’Europe : pousser les Etats-membres à prendre des mesures exemplaires pour l’égalité et contre le harcèlement sexuel. Mais, au sein de son instance la plus démocratique, la débauche a fait place au silence. Officiellement, il n’y a jamais eu d’agression sexuelle (ou qu’une seule?)

Article à lire sur Médor.

La mère diabolique | Editions Denoël, Paris, 2024

Un matin, je me balade dans les rues de Berlin envahies de feuilles mortes avec ma fille endormie dans sa poussette, et je tombe sur ce gros titre du Bild, le tabloïd allemand : « Elle met la table du petit déjeuner et elle étouffe les enfants. » En 2020, à Solingen, en Allemagne, en pleine pandémie, Christiane K., vingt-sept ans, tue cinq de ses six enfants. Condamnée à la perpétuité, elle plaide non coupable.

Quand Prune Antoine entend parler de cette affaire, lors d’un confinement, elle est en train de jongler avec les « terrible two » de sa fille et le télétravail. Entre témoignages et pièces du dossier judiciaire, la journaliste se lance dans une enquête sur la vie de cette « mère diabolique » qu’elle va rencontrer en prison. Qu’est-ce qui pousse une mère à tuer ? Un épuisement physique et émotionnel ? Un traumatisme enfoui ? Une maladie mentale ? Prune Antoine reconstitue le crime, le procès et l’enfermement de Christiane K., en y mêlant sa propre expérience de la maternité, ses ambivalences et ses zones d’ombre.

La mère diabolique est une enquête exceptionnelle sur le plus tabou des crimes, celui qui remet en cause un grand mythe collectif : la maternité. C’est aussi une critique acérée des biais de genre dans le système pénal et psychiatrique.

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MILF, le grand réveil érotique | Le Nouvel Observateur, 2023

Lorsque j’ai eu ma fille, deux choses ont disparu : ma libido et moi-même. Tout le monde sait que la sexualité se volatilise avec la maternité. Les jeunes mamans ne baisent plus : c’est un fait connu, prévisible, documenté – peut-être même existe-t-il un complot pour annihiler la sexualité des mères. Car comment pourraient-elles avoir envie de quoi que ce soit entre les violences obstétricales, la charge mentale ou l’isolement des premières années ?

Episode 1 | Bonne épouse, bonne mère…avant l’erreur système de la quarantaine

Episode 2 | Pole dance

Episode 3 | Sexting

Episode 4 | Skirt Club

Episode 5 | Feeld

Ukraine : Peut-on vivre avec la guerre ? | Podcast Louie Media, 2022

Mon premier roman commence à Kiev et l’un des deux personnages principaux s’appelle Mir (cela veut dire « paix » -ou « monde »- en russe.) C’est dire la place de l’Ukraine dans ma vie, réelle comme imaginaire. Depuis le 24 février 2022, je suis kéblo. L’invasion des chars russes, les images de Marioupol ou les visages en larmes des réfugiés ont provoqué chez moi un tourbillon d’émotions. Quand on vient d’une génération biberonnée a la paix, aux safe place et à Daft Punk, la possibilité d’une troisième guerre mondiale sonne un peu la fin de la récré. Mais pourquoi l’Ukraine ravive t-elle chez moi, comme chez mes amis européens, une sorte d’intuition collective du désastre ?

Episode 1 | Peut-on vivre avec la guerre ?

Episode 2 | Peut-on vivre avec la guerre ?

Allemagne : Sur la piste brune de la Troisième Voie | Médiapart, 2021

Un an après l’attentat de Hanau, le 19 février 2020, où un terroriste d’extrême droite a tué neuf personnes dans deux bars à chicha, et à quelques mois des élections fédérales de 2021, reportage en dix épisodes et en immersion dans une section locale du parti néonazi qui monte en Allemagne : La Troisième Voie. Illustrations Piet.

« La première fois que j’ai vu Tony Gentsch, j’ai pensé qu’il ressemblait à son job. Barbichette années 90, cheveux châtains hérissés au gel et voix de stentor. Dans une autre vie, Tony était boucher. Il est aujourd’hui l’une des têtes d’affiche du parti néo-nazi qui monte en Allemagne : Der Dritte Weg pour la III. Voie. C’est bizarre d’être la copie de son taf. Mais Tony, 36 ans, est un rescapé de « Die Wende », la réunification allemande, et il a appris très tôt à se fondre dans le paysage. De la gastronomie aux concerts de rock métal, de la taule au conseil municipal, du skinhead au gendre idéal, Tony le caméléon jongle avec les codes, les mots, les visages. Quand on a changé de pays, de passé et d’identité en une nuit, les changements de cap sont une formalité.
Fiché « ultra violent » et placé sous surveillance des services de renseignement, il trimballe sa carrure débonnaire dans les rues de Plauen, en Saxe, gouaille en bandoulière et New Balance aux pieds (ces sneakers pour hipster reconverties en signe de reconnaissance de la scène radicale). Tony Gentsch, c’est l’archétype du chef de bande, sympa, jamais seul et toujours prêt à dépanner. Pas vraiment ce que l’on attend du représentant d’un parti antisémite, révisionniste et xénophobe. Mais écrire sur l’extrême droite, c’est entrer dans une dimension parallèle. Naviguer entre ce que l’on imagine, ce que l’on perçoit et ce que l’on sait. Si elle existe, la vérité doit probablement se trouver quelque part entre les trois. La réalité elle, est plus changeante qu’un fil Twitter. »

Episode 1 | En ex-RDA, les néo-nazis font leur miel des espoirs déçus

Episode 2 | Un boucher au conseil municipal

Episode 3 | La Saxe, laboratoire de la scène radicale allemande

Episode 4 | En Allemagne, l’extrême droite se soulève contre la «dictature du corona»

Épisode 5 | Ladies first : comment les extrémistes de la III Voie séduisent les femmes

Épisode 6 | Une ratonnade sur fonds de #blacklifematters

Épisode 7 | Promenons-nous dans les bois

Episode 8 | Retour sur la cavale sanglante de la NSU

Episode 9 | AfD, complotistes et neo-nazis, les liaisons dangereuses

Episode 10 | 30 ans de réunification et une nouvelle déflagration

La fille et le moudjahidine | Editions Carnets Nord, Paris, 2015

Un portrait saisissant montrant les violentes contradictions d’une nouvelle génération d’aspirants moudjahidines, nés ou élevés en Europe, à la fois hyper-connectée et déconnectée de la réalité. Prune Antoine, journaliste française installée à Berlin, croise la route de Djahar en juin 2013. Son accent slave, son allure de boxeur du Caucase et son parcours d’intégration chaotique éveillent immédiatement la curiosité de la reporter. A priori, tout les oppose. Elle a choisi Berlin pour sa vie bohème, il est arrivé en Allemagne au terme d’un voyage de quatre jours au fond d’un camion. Elle cherche le dialogue par ses écrits, il se fait respecter grâce à ses poings. Elle est féministe, il est musulman salafiste.

Ce qui les rapproche, c’est d’être confronté, en tant qu’étranger, aux questions d’identité, de racines dans une Allemagne tiraillée autour de son modèle de ‘Willkommenskultur’. Seule ombre au tableau de cette amitié naissante : la radicalisation religieuse du jeune homme, via les réseaux sociaux, qui étonne puis inquiète Prune Antoine. Surtout lorsque Djahar lui annonce qu’il pense partir en Syrie faire le djihad.

La Fille & Le Moudjahidine, en vente ici.